Qui nous protège des pétrolières?

Le SPVM a montré une fois de plus, le 3 octobre dernier, qu’il s’avère un allié indispensable pour la prospérité des compagnies pétrolières et pour l’accélération des changements climatiques.

La lutte pour l’environnement et contre les hydrocarbures a récemment célébré une victoire de taille avec l’abandon du désastreux projet de pipeline Énergie Est de Transcanada (1). Des centaines de citoyen.nes s’étaient informé.es, mobilisé.es et regroupé.es autour de comités de vigilance, prêt.es à bloquer la construction du pipeline.

Cette mobilisation, la confiance et les solidarités qui s’y sont construites peuvent et doivent maintenant être canalisées vers d’autres champs de bataille autrement plus concrets que le projet de Transcanada. Si le gouvernement Couillard se targue de se porter à la défense d’Anticosti en y abandonnant les projets pétroliers (2), la Gaspésie, elle, vit d’ores et déjà les contrecoups des puits d’exploration par fracturation avec la présence accrue des compagnies Junex et Pétrolia. Les minables règlements de la Loi sur les hydrocarbures (3) du gouvernement libéral, adoptée sous bâillon l’année dernière, définissent des normes complaisantes envers l’industrie et permettent des distances de forage qui menacent l’intégrité des cours d’eau potable.

C’est dans ce contexte que Pétrolia annonçait en mai dernier sa fusion avec la compagnie albertaine Pieridae Energy, rendue effective à compter d’aujourd’hui 24 octobre. Cette fusion avait été approuvée le 3 octobre dernier lors de l’assemblée annuelle des actionnaires (4) à Montréal. Des militantes et des militants y avaient alors tenu une manifestation. Le tout s’était déroulé sous haute surveillance policière, courtoisie du SPVM qui contrôlait les allées et venues à la porte du bâtiment rue Sherbrooke, visiblement sous les directives de la compagnie.

GAPPA se demande bien qui payait la facture du service de sécurité de Pétrolia/Pieridae ce jour là. Alors que ses troupes bloquaient vaillamment la porte aux citoyen.nes et aux journalistes, le sergent Bruno Bolduc du SPVM assurait en complément un excellent service de communications pour la compagnie, opérant allers et retours entre les dirigeant.es de la pétrolière et les personnes refoulées. Il a ainsi informé les journalistes qu’un communiqué leur serait envoyé et a aussi empêché un citoyen actionnaire d’assister à l’assemblée durant de longues minutes.

Voilà le sujet de ce court film dans lequel GAPPA donne la parole aux citoyen.nes de la Gaspésie. Ces derniers et ces dernières tiennent actuellement un campement contre les hydrocarbures (5), le Camp de la rivière – Galt-Junex, qui aura besoin de support et d’appuis pour se maintenir tout au long de l’hiver.

Enfin, GAPPA relâchera sous peu un autre court-métrage sur les péripéties de la lutte citoyenne contre les hydrocarbures en Gaspésie, face à des autorités municipales… à la fois démunies et bien arrogantes. Stay tuned.

Surveiller – Diffuser – Combattre.

10 novembre prochain à La Passe: Concert bénéfice organisé pour le comité de fond légal junexit, entre autre pour Freddy Stoneypoint, protecteur de l’eau anishnaabe arrêté le 14 août dernier lors de l’occupation du site pétrolier Galt de Junex en Gaspésie. Plus d’information: https://www.facebook.com/events/2002148720073585/

(1) http://www.99media.org/la-victoire-des-reveurs/
(2) https://eausecours.org/2017/07/communique-le-sauvetage-de-lile-danticosti-ne-doit-pas-servir-a-financer-le-saccage-de-la-gaspesie/
(3) http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1053993/protection-de-leau-potable-quebec-dit-non-a-230-municipalites
(4) http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/509520/petrolia-refuse-l-acces-aux-journalistes-a-son-assemblee-d-actionnaires
(5) http://www.99media.org/situation-momentum-militant/